AUDI E7X : Le géant électrique "sans anneaux" qui pourrait bien envahir l'Europe

Ne réglez pas vos lunettes, vous avez bien lu. Il y a Audi, la marque allemande historique aux quatre anneaux, et il y a désormais AUDI, sa nouvelle division chinoise écrite en toutes lettres majuscules. Si cette distinction peut sembler floue, le produit qui en découle est, lui, très concret. Voici l'AUDI E7X, un SUV électrique colossal qui devait rester cantonné à la Chine, mais dont le destin pourrait bien basculer vers nos routes européennes.

Un design qui brise les codes d'Ingolstadt

L'AUDI E7X n'est pas simplement une Q6 e-tron recarrossée. C'est le fruit d'une collaboration inédite – et vitale pour la survie du groupe en Asie – avec le géant chinois SAIC. Le résultat visuel est déroutant pour les puristes. Adieu la célèbre calandre "Singleframe" qui a défini le visage d'Audi pendant deux décennies. Ici, la face avant est verticale, lisse, pleine, sans le moindre logo circulaire. Seules les quatre lettres "AUDI" trônent fièrement, rétro-éclairées.

Côté gabarit, on ne joue pas dans la cour des petits. Avec 5,05 mètres de long et plus de 2 mètres de large, ce SUV est un véritable paquebot routier, taillé pour en imposer dans les mégalopoles de Shanghai ou de Pékin. Il reprend quasi fidèlement les lignes du concept-car "E SUV" dévoilé fin novembre, confirmant que la marque veut aller vite. Très vite.

Sous le capot : La puissance chinoise, l'exigence allemande

Si l'esthétique divise, la fiche technique rassemble. L'E7X repose sur l'Advanced Digitized Platform, une architecture spécifique développée conjointement par Berlin et Shanghai. L'objectif ? Couper l'herbe sous le pied des concurrents locaux comme NIO ou XPeng.

Les moteurs, fournis par Huayu Automotive (une filiale de SAIC), promettent des performances de premier plan. Deux versions sont au programme : une "entrée de gamme" (si l'on peut dire) de 407 chevaux, et une version performance qui grimpe à 679 chevaux. De quoi propulser ce mastodonte de 0 à 100 km/h en un éclair, bien que la capacité de la batterie reste pour l'instant un secret bien gardé.

À l'intérieur, bien que les photos officielles se fassent attendre, on s'attend à retrouver l'environnement ultra-digital de l'E5 Sportback, avec cet immense écran panoramique de 27 pouces qui traverse la planche de bord. En Chine, la connectivité n'est pas une option, c'est une religion.

Le coup de théâtre : Bientôt sur l'A13 ?

C'est là que l'histoire devient croustillante. Au départ, la marque AUDI (en majuscules) a été présentée comme une réponse exclusive au marché chinois, une façon de dire "On a compris vos goûts". Mais selon des bruits de couloir de plus en plus insistants, rapportés notamment par nos confrères de Car News China, la stratégie serait en train de changer.

L'E7X pourrait finalement être exporté vers l'Europe. Pourquoi ce revirement ? D'abord, parce que le groupe Volkswagen cherche désespérément à rentabiliser ses plateformes électriques. Ensuite, parce que les négociations actuelles entre Bruxelles et les constructeurs sur les taxes douanières (les fameux droits de douane sur les VE chinois) pourraient ouvrir une brèche. Si le Cupra Tavascan arrive à passer, pourquoi pas l'AUDI E7X ?

Ce serait un changement de paradigme total : voir débarquer en concession une Audi qui ne porte pas les anneaux, conçue sur une plateforme chinoise, mais vendue comme le summum du luxe technologique. Une hérésie pour certains, un coup de génie pragmatique pour d'autres. Reste à savoir si le client européen est prêt à acheter une AUDI qui n'est pas tout à fait une Audi.

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